Un concile (du latin concilium, assemblée), ou synode (du grec sun-odos = chemin commun), est une assemblée d’évêques de l’Église catholique (romaine ou non) ou orthodoxe. Il manifeste une dimension essentielle de toute Église chrétienne : la synodalité ou organisation hiérarchique du corps en vertu de laquelle les prélats chargés du gouvernement de chaque portion de l’Église (évêques) sont susceptibles de se réunir pour prendre ensemble des décisions qui engagent la foi et la discipline de tous sous l’autorité d’un primat
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Il s’agit donc d’une assemblée d’évêques qui établit les règles de la foi (concile œcuménique) et de discipline commune (concile œcuménique et conciles particuliers). Une des formes de leurs décisions est le canon ou loi
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On distingue cinq sortes de conciles répartis en deux catégories principales : les conciles œcuméniques et les conciles particuliers
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Parmi les conciles particuliers on distingue
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Les conférences épiscopales ne sont ni des conciles, ni des synodes, mais des assemblées consultatives de prélats qui n’engagent que leurs participants et non toutes les communautés dont ils ont la charge
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Le concile semble trouver son origine en l’an 49, lors de l’assemblée de Jérusalem, appelée également concile de Jérusalem. Celui-ci aurait déclaré que les chrétiens venus du paganisme ne seront pas soumis aux prescriptions de la loi judaïque, notamment la circoncision et la cacheroute
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Tout concile est convoqué par le supérieur de tous les évêques concernés (pape ou patriarche pour le concile œcuménique, métropolitain pour le concile provincial, etc.). Lorsque le pouvoir ecclésiastique n’en avait pas les moyens, ou lorsque ceux-ci étaient exercés par l’État, spécialement lorsque l’Église était assimilée à un organisme étatique, les autorités civiles (Empereur, roi, princes) ont tenté de se réserver le droit de convoquer les conciles. Toutefois, aucun concile ne peut édicter de loi sans l’approbation de l’autorité ecclésiastique qui le préside
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On appelle Schisme d’Orient la séparation entre l’Église d’Occident et l’Église d’Orient, traditionnellement placée en 1054. À partir de cette date, l’œcuménicité des conciles n’est plus absolue ; elle est relative à l’ensemble des églises en communion de foi avec l’autorité convocante
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Dans les églises orthodoxes, le concile est l’instance qui décide pour l’ensemble des patriarcats de l’une ou l’autre Église. Il est dit œcuménique s’il rassemble tous les patriarcats. Ce terme n’a pas, alors, le sens de toutes les Églises, mais de tous les patriarcats orthodoxes
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Pour les catholiques, l’autorité et la compétence du concile, en matière de doctrine ou de discipline, sont subordonnées aujourd’hui [1] à celles du pape, lequel confirme puis promulgue les décrets conciliaires. Seul le pape convoque et dissout les conciles, qu’ils soient généraux, régionaux ou locaux. Le synode, qui n’a aujourd’hui qu’une autorité consultative (mais néanmoins écoutée par le pape), se distingue du concile œcuménique par un ordre du jour qui ne concerne qu’une zone géographique ou qu’une Église particulières et spécifiques
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Rôle et tenue des conciles
Le premier concile universel intervient douze ans après que Constantin Ier le Grand eut porté le christianisme au rang de religion légale (le Christianisme était en effet interdit jusqu’à cette date, à ne pas confondre avec l’étatisation du Christianisme) ; Constantin ressent alors la nécessité de convoquer un concile œcuménique chargé d’arbitrer le conflit entre Arius et Athanase. Ce premier concile œcuménique, souvent appelé concile des cinq Patriarcats, débute en 325
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Les convocations se font d’un concile sur l’autre. Les conciles se tiennent habituellement sur plusieurs années, car les voyages peuvent durer plusieurs semaines voire plusieurs mois et que certaines questions théologiques (p.e. la Grâce, l’Incarnation, la Trinité, etc.) demandent des temps très longs de débats de réflexion. Ils se tiennent au début, sur le territoire de l’Empire Romain puis sur le territoire des Empires Romain et Carolingien, amputé à partir de la conquête arabe (post 632) du croissant allant de la Syrie à la Tunisie (l’Algérie et le Maroc n’ont jamais été terres conciliaires
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Classement des conciles et synodes
Ce classement a longtemps donné lieu à discussions car les actes des conciles — acta en latin — n’étaient souvent pas datés ou datés a posteriori. Des travaux universitaires ont tenté de les répertorier rigoureusement, tels que la « Base d’Information Bibliographique en Patristique » de l’Université Laval, Québec, publiée sous la direction du professeur René-Michel Roberge, qui constitue actuellement une des bases les plus complètes et les plus accessibles
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Liste des conciles jusqu’en 1054
Conciles généraux
Sept de ces conciles sont reconnus par l’Église catholique et par l’Église orthodoxe (Liste des conciles œcuméniques
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325 : Ier concile de Nicée dit concile des cinq Patriarcats, il condamne la gnose et l’arianisme (doctrine d’Arius). Adoption du symbole de Nicée. Adoption de la consubstantialité du Père et du Fils. Fixation de la date de Pâques. Adoption de l’ordre des sièges patriarcaux Rome, Alexandrie, Antioche et Jérusalem.
381 : Ier concile de Constantinople (Églises des deux conciles) contre la négation de la divinité du Saint-Esprit et contre les Ariens. Adoptions de la consubstantialité de l’Esprit-Saint avec le Père et le Fils, du Symbole de Nicée-Constantinople. Attribue le 2e rang au siège patriarcal de Constantinople, reléguant Alexandrie au troisième rang.
431 : Ier concile d’Éphèse (Églises des trois conciles) proclame Marie Mère de Dieu et condamne Nestorius. Proclame l’Unité de Personne en Jésus-Christ. Adoption du Symbole d’Éphèse en 433.
451 : concile de Chalcédoine condamne la doctrine d’Eutychès selon lequel le Christ n’aurait qu’une seule nature, Divine, la nature humaine étant en quelque sorte absorbée par la nature divine, doctrine dite des Monophysites. Au contraire, le concile affirme ses deux natures, divine et humaine en l’unique personne de Jésus-Christ. Adoptions du Symbole de Chalcédoine et de la Discipline des Sacrements.
506 : concile d’Agde définit le rite selon lequel tout chrétien doit recevoir la communion 3 fois par an, à Pâques, à la Pentecôte et à Noël.
680—681 : IIIe concile de Constantinople condamne le monothélisme. Les monothélites, disciples de Sergius, évêque de Constantinople, modifiaient, en partie, l’erreur d’Eutychès (voir supra) : ils enseignaient qu’il n’y a qu’une seule volonté de Jésus-Christ, la volonté divine qui absorbe et anéantit la volonté humaine.
692 : concile in Trullo, dit aussi synode de Constantinople ou concile Quinisexte : il n’est qu’un complément, sur les seules questions de discipline, aux deux conciles précédents. Il n’a été reçu que par les Églises chrétiennes d’Orient
787 : IIe concile de Nicée (Églises des sept conciles) condamne l’iconoclasme. Il autorise et précise le culte des images (pas de l’image en elle-même, mais de ce qu’elle entend représenter).
869—870 : IVe concile de Constantinople, contre le schisme de Photius. Ce concile affirme que la Tradition est l’une des règles de foi. La trichotomie est condamnée (l’homme est composé d’un corps, d’une âme et d’un esprit) et la dichotomie est affirmée (l’homme est composé d’un corps et d’une âme). L’Église orthodoxe ne le reconnaît pas.
Autres conciles (régionaux)
264 : concile d’Antioche
268 : concile d’Antioche condamne Malchion et le Malchionisme (1904 CHP/ 1917 CPR).
314 : concile d’Ancyre, publication de textes canoniques, (de la) Nomination d’évêques; Acta: « Canones XXV » (1994 CEHP), « Nomina episcoporum » (1993 CDPRZ).
325 : concile d’Antioche, de la Nomination des évêques (1993 CDPRZ)
341 : concile d’Antioche
344 (ou 343) : concile de Sardica en Illyrie[2] ; affirme la primauté du pontife romain et combat les Ariens.
351 : concile de Sirmium, confirmation de la profession de 342 à Trèves, anathème contre Photin, évêque arien de Sirmium
353 : concile d’Arles, condamnation d’Athanase, l’évêque d’Alexandrie; convoqué par l’empereur Constantin II, ce concile consacre la victoire temporaire de l’arianisme.
359 : concile de Sirmium, à l’initiative de Constance II, compromis entre les anoméens et les homéens, appelé par dérision le credo daté
359 : concile de Rimini. Les évêques de Viennoise et Narbonnaise suivent leur chef, l’évêque d’Arles, https://academic2.ru/Saturnin%20d%20Arles_17584073
from Publication digest https://academic2.ru/Concile_16504839