Marché de produits agricoles à Lhassa.







L’économie de l’ancien Tibet était dominée par une agriculture de subsistance[citation nécessaire]. Selon la Mission permanente de la République populaire de Chine auprès de l’ONU, l’industrie y était quasi inexistante[1], tout métal devait être importé[2]



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Le tibétologue Andrew Martin Fischer indique que, selon un recensement chinois de 2000, les Tibétains restent massivement ruraux car le taux général de résidents tibétains en zone rurale est de 87, 2 % avec 91, 4 % dans le Qinghai, 90, 9 % dans le Gansu, 89, 5 % dans le Sichuan, 84, 8 % dans la Région autonome du Tibet et 80 % dans le Yunnan[3]. En raison de la limitation des terres arables, l’élevage du bétail est l’occupation principale sur le Plateau tibétain



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Selon le Livre blanc illustré publié par le gouvernement central en 2009 à l’occasion du Cinquantenaire de la Réforme démocratique au Tibet, une industrie moderne aux couleurs tibétaines s’est développée avec pour piliers l’extraction minière, les matériaux de construction, l’artisanat et la médecine tibétaine, et comme auxiliaires la production d’électricité, la transformation des produits de l’agriculture et de l’élevage et la production alimentaire. Le commerce moderne, le tourisme, la restauration, les loisirs et autres industries, inconnues sous l’ancien régime, sont en plein essor et constituent les industries premières de la région. De 2001 à 2009, Pékin a dépensé 45, 4 milliards de dollars au développement économique de la région autonome du Tibet. Cela a eu des effets bénéfiques sur la croissance économique, le niveau de vie, les infrastructures[4]



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Andrew Martin Fischer indique que le discours sur la croissance ne mentionne pas le « contexte de privation continue du pouvoir politique des Tibétains » où les stratégies de subventions massives servent directement le gouvernement ou des entreprises chinoises dont le siège se situe à l’extérieur des secteurs tibétains. Cette situation permet une appropriation de l’économie locale par les populations non tibétaines et ce malgré l’importance des subventions. Fischer note ainsi que la majorité des constructions sont confiées à des entreprises extérieures au Tibet et qui emploient essentiellement des travailleurs d’origine Han. Ces entreprises réinvestissent les bénéfices dans leur province d’origine plutôt que dans l’économie du Tibet[3]. Le sinologue Jean-Luc Domenach considère que « si les Tibétains ont regagné partiellement le contrôle de leur culte et de leurs mœurs, ils n’ont guère renforcé leur poids économique et social. De leur côté, avec le développement économique, les colons chinois se sont installés en nombre croissant alors que se répandait dans les villes chinoises l’idée que le Tibet n’était plus qu’une charmante bizarrerie touristique »[5]



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Le Tibet est une région culturelle et historique d’Asie, située en République populaire de Chine. Constitué des anciennes provinces tibétaines du Kham, de lÜ-Tsang et de l’Amdo, il comprend aujourd’hui essentiellement les subdivisions administratives autonomes tibétaines de la République populaire de Chine dont la région autonome du Tibet



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Le Tibet est principalement constitué d’un haut plateau, le plateau Tibétain, entouré de trois côtés par les plus hauts massifs du monde, l’Himalaya au sud, le Karakoram à l’ouest et le massif du Kunlun au nord. Souvent appelé « le Toit du Monde », le Tibet a une altitude moyenne de 4 200 mètres et son plus haut sommet, l’Everest culmine à 8 848 mètres[6]. Sa superficie est de 2, 5 millions de km2[7]



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La région autonome du Tibet couvre 1 200 000 km2. Le plateau nord (Changthang) comprend les régions de haute altitude, le plateau central autour de Lhassa comprend les régions agricoles majeures, et le plateau sud-est (pays des gorges) comporte des ressources forestières importantes, la 2ezone de biomasse forestière de la Chine. Dans les zones agricoles représentant 2% de la superficie vivent la majorité des Tibétains. Il y a environ 500 000 pasteurs nomades au Tibet[8]. La région autonome du Tibet est riche en minéraux, dont certains rares dans d’autres régions de Chine. Les gisements de chrome et de cuivre sont les plus importants à l’échelon national. Au Tibet se trouvent les gisements de borax et d’uranium les plus importants du monde, et la moitié de la réserve mondiale de lithium. Dans le but d’augmenter les activités minières au nord-est et à l’ouest de la région autonome du Tibet, cette dernière a été classée zone économique spéciale. Le potentiel hydroélectrique de la région autonome du Tibet est le plus important de l’Asie. L’héritage culturel et écologique tibétain est riche et des parcs nationaux ont été créés dont la Changthang Wildlife Reserve en 1992[9]



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Avant les années 1950



















Un billet de banque tibétain de 100 tam srang (recto).







À la fin du XIXe siècle, le visiteur japonais Ekai Kawaguchi indique que le commerce à Lhassa est actif. Sur les marchés se vendent des articles provenant de Chine et de l’Inde. Les paiements s’effectuent en or, qui est alors pesé ou en roupie indienne ou en utilisant la monnaie tibétaine. Les moines ont le monopole du commerce du thé et des images pieuses. Des Chinois tiennent de nombreux restaurants[10]



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Heinrich Harrer, qui résida à Lhassa de 1946 à 1951, indique dans son livre Sept ans d’aventures au Tibet que les pièces sont en or, en argent ou en cuivre. Elles portent les emblèmes du Tibet : lion des neiges et montagne, reproduits aussi sur le drapeau national, à côté du soleil levant[11]



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Selon le gouvernement chinois, en dehors d’une centrale électrique de 92 kilowatts à Lhassa, d’une petite usine d’armements et d’un petit hôtel de la monnaie créés par le 13e dalaï-lama, il n’y avait pas, d’industrie dans l’ancien Tibet[1]. Selon le journal marxiste-léniniste Lalkar, l’arriération du pays était telle qu’on n’utilisait même pas la roue[12]



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Heinrich Harrer indique que le Tibet était dans les années 1940 un véritable paradis sans impôts ni d’autorisation à commercer et qu’à « Lhassa l’argent coule à flot, il suffit de se baisser pour le ramasser ».[citation nécessaire] Toutefois il se plaignait de la gêne publique causée par les mendiants qui exploitaient leurs difformités en les exhibant sous le nez des passants[13]. Selon Li Sha, de l’université de Shenyang, il y avait à Lhassa, au sud du temple de Jokhang, un village de mendiants appelé Lu Bu Band Cang, et ces derniers se réunissaient aux alentours du temple de Ramoche. En 1951, il y avait de 3 000 à 4 000 mendiants, soit un dixième de la population de la ville[14]



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Les réformes démocratiques (1959-1969)



Après l’échec du soulèvement tibétain de 1959 (ce que l’historiographie chinoise appelle « la rébellion armée »)[15],[16] et le départ en exil d’une partie de la population, le gouvernement chinois déclara qu’il n’était plus tenu de retarder les réformes puisque l’Accord en 17 points sur la libération pacifique du Tibet de 1951 avait été rompu. Il décréta et mit en application ce qu’il appelle les « réformes démocratiques »[17]



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Selon Jiawei Wang et Nyima Gyaincain, en mai 1959, le gouvernement central approuva les réformes démocratiques préparées par le Comité de travail du Tibet. Elles se dérouleraient en deux étapes :

— la première se focaliserait sur la suppression de la corvée obligatoire (ulag) et de l’esclavage, ainsi que la réduction des loyers et des intérêts des prêts;

— la deuxième se concentrerait sur la distribution des terres,

le but visé étant la disparition du système féodal. Les propriétaires de grands domaines n’ayant pas participé à la révolte virent leurs biens rachetés par l’État, les autres furent expropriés[18]



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La révolution culturelle (1966-1976)



Dans la décennie s’arrêtant en 1975, l’organisation des communes populaires fut progressivement mise en place dans la plupart des zones rurales de la R. A. du Tibet[19]



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Pendant la révolution culturelle, la production industrielle et l’activité économique dans la R.A. du Tibet et dans le reste de la Chine connurent un recul voire s’interrompirent. La situation commença à changer à partir de l’arrestation de la bande des quatre en 1976, peu de temps après la mort du président Mao[20]



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L’ère des réformes et de l’ouverture (années 1980)



Lorsque Deng Xiaoping revint aux affaires en 1978, la Chine entra dans une nouvelle ère « de réforme et d’ouverture du système ». Les communes furent démembrées, l’initiative privée fut légalisée et même encouragée au début des années 1980. A l’instar des autres groupes, les Tibétains profitèrent de la nouvelle ligne politique[21].}}



Hu Yaobang au Tibet (1980) : constat et mesures prises



Selon le journaliste Pierre-Antoine Donnet[22],[23], citant une publication de Jigmé Ngapo dans Emancipation monthly, Hong Kong, décembre 1987, au début des réformes économiques engagées par Deng Xiaoping en 1979, Hu Yaobang fit une tournée d’inspection au Tibet en juin 1980. Lors de cette visite il constata que le peuple tibétain et le Tibet se trouvaient dans une situation d’une pauvreté écrasante. Pas un bâtiment moderne n’avait été construit à Lhassa. L’économie du Tibet autrefois autarcique était devenue complètement dépendante de la Chine continentale. Tous les biens de consommation, dont la nourriture, devaient être importés. Le Tibet n’exportait que quelques miné



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